Sebastiane
En 1976, un très curieux film déboulait sur les écrans : un péplum homoérotique en latin !
Premier film de Derek Jarman, Sebastiane devient instantanément un film culte, et son auteur un des pionniers du cinéma gay et queer. Quasi invisible depuis sa sortie en France, Sebastiane est un objet passionnant dans lequel Derek Jarman entreprend ce qui sera l’axe central de son œuvre : la ré-homosexualisation de l’histoire.
Sebastiane
Derek Jarman | fiction | Angleterre | 1975 | 86 min
Quelques légionnaires, au IVe siècle après J.C., en garnison sous le soleil, sur un promontoire perdu juste avant la mer. Parmi eux, Sebastianus, un soldat chrétien radieux comme un ange méridional, brun aux cheveux courts, qui ne se donne qu’à Dieu, et un tribun militaire païen, d’une blondeur de viking, qui le boit des yeux sans pouvoir y toucher. La cruauté déchaînée par cette beauté intouchable, la lutte entre le profane et le sacré, l’appel de la chair et l’appel du divin.
Suivi d’un débat avec DIDIER ROTH-BETTONI
Critique de cinéma, journaliste et militant LGBT, auteur de l’encyclopédie L’Homosexualité au cinéma (éd. La Musardine, 2007), Didier Roth-Bettoni vient de publier Sebastiane ou saint Jarman, cinéaste queer et martyr (éd. ErosOnyx), premier ouvrage français consacré à Derek Jarman. L’occasion de redécouvrir cet artiste majeur mort il y a vingt ans du sida, dont l’œuvre (de Jubilee à Edward II, en passant par Caravaggio ou Blue) marie de façon étonnante dimension politique et identitaire avec de constantes recherches esthétiques.