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Annulations comprises

Autour de Franck Gourdien et Jean-Luc Guionnet
Franck Gourdien et Jean-Luc Guionnet travaillent régulièrement ensemble, tout deux engagés dans une approche expérimentale de leur pratique.

Le premier réalise des films courts qui sont des essais audio-visuels autonomes. Chaque film fait l’objet d’une création sonore de collaborateurs musiciens. Tout montage final est le fruit d’une improvisation contrôlée (qui se résumerait à ne pas écrire l’ensemble du film au préalable). Ce qui induit de ne pas boucler le film dans une forme convenue; d’où le terme revendiqué d’essai. Le sens n’est pas acquis d’avance. Et en retour, la probabilité que le spectateur fasse un film avec le film (laissé entrouvert) serait plus haute.

Le second est compositeur, improvisateur (saxophone, orgues, électronique) et producteur radio. Il aime à dialoguer avec des artistes de différentes disciplines (danseurs, écrivains, philosophes, performeurs, acteurs, vidéastes).

Programme

Ce qui me prit
vidéo-texte, 25’, coul. et N&B, 2004-2008 – Musique originale de Jean-Luc Guionnet
De l’écrit à l’écran : un micro-texte apparaît : Plus je regarde ; puis le second : Mais ce qui me prit. Coupes entre les fragments de texte : des paysages sous influences. Les textes évoquent des moments de perception confuse où le flou semble l’emporter sur la signification exacte de ce qui ce serait passé, pris dans le rythme et la couleur de la bande-son originale.

Dévoyage
essai vidéo, 20’, coul. et N&B, 2011 – Son de Loïc Blairon – Images : Alban Mannisi, Franck Gourdien
Plongée dans une mégalopole asiatique (Séoul de nos jours), cet essai tente d’opposer à la lourdeur envahissante actuelle un brin de légèreté. Ce flux saturé d’images urbaines trouve ainsi quelques moment-écluses, notamment dans la photographie qui encadre le film d’une jeune femme coréenne prise en 1958 par Chris Marker. Ce film, qui ne se veut ni plainte ni réquisitoire, est une peinture certes subjective de ce qui a lieu mais peut-être un fragment microscopique de l’état des lieux. La bande-son originale réserve au flux filmique des ponctuations et des espaces parallèles de résonance propres à réfléchir ce que l’on entend par voir.

Non-Organic Bias
Composition électro acoustique, 21′ 31 »,  de Jean-Luc Guionnet.

No Solo
Composition électro acoustique, 19′ 34 »  de Jean-Luc Guionnet.
(projection  électro-acoustique par le compositeur)

l’impropriation
essai vidéo, 19’, coul., 2006-2011
Bande-son de Benjamin
Duboc

Si le travail n’est pas considéré comme une « occupation personnelle » (Code du travail), en quoi le temps passé à travailler demeure-t-il propre à celui qui s’y plie ? L’impropriation est un néologisme qui pointe cette expropriation du temps personnel de l’employé au profit de l’employeur et, implicitement, une définition radicalement réductrice du « temps » et du « travail ». L’employé est ici incarné par une sorte de gardien du vide interprété par le réalisateur sur le lieu de son gagne-pain. Ce film est servi par une auto-mise-en-scène permise par la discrétion du téléphone portable et une bande-son originale composée de deux parties distinctes et implacables.