DOCU // Qui a tué Natasha ?
Qui a tué Natasha ?
Mylène Sauroy | docu | France, Serbie, Croatie, Grande-Bretagne | 2011 | 64 min
Grozny, capitale de la Tchétchénie, le 15 juillet 2009. Natacha Estemirova, journaliste et fervente défenseuse des droits de l’homme n’est pas jamais arrivée à son rendez-vous. La vie de la femme intrépide s’est terminée par une balle, son corps ayant été retrouvé plus tard non loin d’une route. Tout comme son amie proche Anna Politkovska, elle a payé le prix fort ses critiques de la situation en Tchétchénie et les preuves à charge qu’elle rassemblait pour incriminer le régime brutal de Ramzan Kadyrov, placé à la fonction présidentielle par Vladimir Putin. Même si, ou justement plutôt parce que, les indices mènent tout droit au palais présidentiel de Grozny, les assassins d’Estemirova ne seront probablement jamais – tout comme justement les assassins de Politkovska et d’autres courageux – traduits en justice. Documentaire saisissant Qui a tué Natacha ? dévoile les rapports qui existent entre les meurtres d’opposants connus du régime de Vladimir Putin et le gouvernement fantoche de Ramzan Kadyrov. Le film qui s’appuie sur des cas détaillés, plus ou moins médiatisés, de meurtres dans le Caucase, à Moscou et à Londres, représente un document complexe sur la manière dont sont réduits au silence dissidents, journalistes et défenseurs des droits de l’homme en Russie et Tchétchénie moderne. Ce film est un véritable documentaire d’investigation et met en lumière la mise sous silence des dissidents, journalistes et activistes des droits de l’Homme en Russie et plus précisément en Tchétchénie.
Suivi d’une rencontre avec Serguey Babinets, juriste et chercheur russe sur les Droits Humains en Russie et Tchéchénie,
de passage en France à l’invitation d’Amnesty .
Serguey Babinets fait partie de l’association de défense des droits humains « Memorial », qui avait un bureau qui recueillait les témoignages des innombrables victimes de la guerre russo-tchétchène et de leurs familles, à Grozny, en Tchétchénie. L’action de ces défenseurs de droits a été de plus en plus entravée par les autorités russes et pro-russes et leurs partisans, au moyen de menaces et d’ assassinats. Le bureau a dû fermer, mais les défenseurs continuent leur courageux travail d’enquête et de témoignage sous d’autres formes, dont cette espèce de bureau mobile…