Zéro

Zéro

Nour-Eddine Lakhmari | fiction | Maroc | 2013 | 111 min
-avant-première Nord Pas de Calais-

Amine Bertale, alias Zéro, est un petit flic qui passe son temps à recevoir des dépositions de plaignants, et à arpenter les rues de Casablanca avec Mimi, une jeune prostituée de 22 ans. Son quotidien se résume en une perpétuelle confrontation et humiliation avec son père, handicapé et son supérieur, le commissaire dont il dépend. Face à ce quotidien asphyxiant et alcoolisé, Zéro décide de tourner la page d’un passé hanté par la lâcheté, la peur et un complexe d’infériorité. Il se lance avec conviction à la recherche d’une jeune fille disparue au cœur d’un univers corrompu et fait aussi la rencontre d’une femme qui l’aide dans son chemin de rédemption.

Grand prix du Festival national du film de Tanger 2013, Zero apporte une nouvelle fois la preuve que dans le Maroc d’aujourd’hui, le cinéma peut servir d’exutoire à une société pervertie par la vénalité.
Il y a cinq ans, Casanegra, le précédent film de Nour-Eddine Lakhmari, avait suscité au Maroc un véritable phénomène de société. N’hésitant pas à aborder de front des thèmes relatifs à la violence et au sexe, il avait réussi à faire réagir bien au-delà du cercle traditionnel des cinéphiles marocains. Sans avoir vu le film, Abdelillah Benkirane, secrétaire général du parti islamiste Justice et Développement, l’avait stigmatisé à la télé, expliquant qu’il encourageait la débauche et le sionisme. Consacrant sa couverture et pas moins de sept pages au film, l’hebdomadaire francophone marocain Tel Quel estimait au contraire que « le modèle que propose ce film n’est pas celui d’une société amorale mais d’une société qui admet sa part d’amoralité. Qui n’a donc plus peur d’elle-même. » Zero, le nouveau film de Nour-Eddine Lakhmani, est de la même veine. Cette fois, il ne s’agit plus de deux chômeurs paumés dans un Casablanca poisseux et sale, mais d’Amine Bertale, un policier surnommé Zero par ses collègues. Un petit flic ce Zéro, dont l’essentiel du boulot, dans un bureau anonyme de son commissariat, consiste à enregistrer des plaintes. Le soir, pour arrondir ses fins de mois, avec Mimi, une jeune prostituée, il rackette des clients.

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