La Montagne de Baya

La Montagne de Baya
Azzedine Meddour │fiction│ Alg./Fr. │35mm │1997│107 min

En Kabylie, au début du siècle, un village entier doit fuir l’oppression française. Une femme, Baya, refuse l’affront d’une coutume : un seigneur féodal, meurtrier de son mari, lui offre une bourse de Louis d’or, la ddiya, le prix du sang versé. Sa communauté paysanne voudrait que l’argent serve à payer l’impôt de guerre pour récupérer ses terres. Baya incarne ainsi l’obstination infatigable d’une certaine forme d’honneur. Au-delà de ce qu’on appelle la permanence berbère, cette capacité à résister en restant fidèle à ses traditions, sa langue et son système de pensée, l’intransigeance de Baya a valeur d’exemple pour tout un peuple : c’est bien à l’Algérie contemporaine que s’adresse Azzedine Meddour dans cette fable située presque un siècle en arrière.
En un puissant écho à la détermination de Baya, les paysans sauront  » réveiller la terre  » d’une montagne aride en y montant des milliers de fûts de terre fertile et en y construisant un village perché. La Montagne de Baya est ainsi un hymne à la résistance, au courage et à la persévérance. Les rites et les références ancestrales n’y sont pas l’expression d’un folklore mais une exorcisation par le mythe des forces du mal qui ravagent l’être humain. Fille de chef spirituel, Baya lutte pour la survie de valeurs essentielles, au risque d’imposer aux siens de douloureux sacrifices.