DSK, Hollande, etc.

« Le film  traite des élections présidentielles et de la façon dont le débat nous a été volé et comment les journalistes dominants s’y sont pris pour pré-selectionner des candidats suffisamment capables de perpétuer l’ordre social. En « guest-stars » de notre film, Jean-Michel Aphatie, Laurent Joffrin, Nicolas Demorand, et plein d’autres journalistes talentueux que nous sommes allés chatouiller et qui, déjà, nous ont envoyé leurs lettres de menaces, de mise en demeure et leurs courriers d’avocat pour interdire le film. »

– en présence de Julien Brygo et d’autres membres de l’équipe de tournage –

Depuis plusieurs années, le Parti de la presse et de l’argent (PPA) sélectionne pour nous les candidats qu’il juge suffisamment capables de perpétuer l’ordre dominant – et de préserver l’impunité des journalistes dominants. A l’approche du premier tour de l’élection présidentielle 2012, le PPA favorise délibérément le candidat de l’Union pour un mouvement populaire (dont le temps de parole est le plus important depuis le 1er janvier) et le candidat du Parti socialiste, qu’ils s’efforcent de peindre en rose, voire en rouge, pour créer l’illusion d’une opposition fondamentale entre ce qu’ils appellent « la gauche » et « la droite ». Pour donner l’illusion d’une démocratie où les électeurs seraient libres de choisir, éditorialistes, patrons de presse, journalistes politiques, commentateurs et autres sondeurs multiplient les prouesses éditoriales et journalistiques pour favoriser leurs chouchous. Appel au vote utile, mise en abîme d’une menace Marine Le Pen (dont ils estiment qu’elle est désormais la candidate des ouvriers, alors que le parti des ouvriers est davantage celui de l’abstention que celui du nationalisme), recadrage permanent du « débat » par le prisme du « réalisme économique » (c’est-à-dire la baisse des dépenses publiques, la poursuite de l’œuvre de privatisation des entreprises publiques et le maintien des privilèges des puissants)… Ils préconisent donc la rigueur pour le peuple français (mais pas pour eux)… Logique, donc, que les deux favoris soient les candidats de l’austérité, Nicolas Sarkozy et François Hollande (et qu’ils s’abstiennent de faire les bilans réalistes de leurs années au pouvoir).Les candidats qui proposent de sortir de ce dogme libéral et de cette logique de bipartisme à la française (ce ver dans le fruit de la constitution de la Vème République) sont systématiquement jugés « peu crédibles », voire carrément « nuls » (Joly, Poutou, Arthaud, Dupont-Aignan), « populistes » (Mélenchon et Le Pen) ou carrément drôlatiques (Bayrou, Cheminade). Pour mieux les écarter de la scène, neuf rédactions, sur une idée audacieuse de Jean-Michel Aphatie et d’Arlette Chabot, ont même proposé de modifier la loi sur l’égalité du temps de parole et écrit une lettre au Conseil constitutionnel (jugée non-recevable) pour réduire la période d’égalité de cinq à deux semaines. Le but étant d’empêcher la présence d’un candidat de gauche au second tour des élections présidentielles. Que tout change pour que rien ne change…

[ en partenariat avec La Brique ]