Atelier de Conversation

Bernhard Braunstein | docu | France, Autriche | 2018 | 72 min
Dans la Bibliothèque Publique d‘Information, au Centre Pompidou de Paris, des personnes venant des quatre coins du monde se rencontrent, chaque semaine, dans l‘Atelier de Conversation pour parler français. Les réfugiés de guerre côtoient les hommes d‘affaire, les étudiants croisent les victimes de persécutions politiques.
Malgré leurs différences, ils partagent des objectifs communs : apprendre la langue et trouver des ami(e)s pour pouvoir (sur)vivre à l‘étranger. C‘est dans ce lieu rempli d‘espoir où les frontières sociales et culturelles s‘effacent que des individus, dont les routes ne se seraient jamais croisées, se rencontrent d‘égal à égal. Ils sont étrangers, à tous les sens du terme. Ils ne se connaissent pas, ils sont loin de chez eux, de leurs racines, de leurs familles.

Il sont afghans ou kurdes, chinois, italiens, américains ou anglais. Chaque semaine, ils se retrouvent pour s’exercer à la conversation en français, au sein d’un atelier gratuit proposé par la Bibliothèque publique d’information, au Centre Pompidou, à Paris. Chaque semaine, notre langue leur fait un territoire commun, dans lequel ils avancent, plus ou moins hésitants, les uns vers les autres. Etudiant, réfugié, employé, expatrié, jeune mariée ou retraité, ils parlent de tout, de rien.
Leurs mondes se frottent et les rencontres les plus improbables, sont, tout à coup, permises. Ce passionnant documentaire trace, en toute sobriété, une carte humaine de la planète, un portrait de groupe à la fois universel et particulier, toujours sensible et incarné. Quelques thèmes — l’amour, la condition féminine, l’internationale des préjugés ou la crise économique — reviennent, entrecoupés de plans silencieux, de plus en plus larges, du lieu d’accueil.
Comme un écho à ces rencontres, qui prennent peu à peu de l’ampleur, une densité touchante et juste, dans ce qu’elles révèlent de chacun — solitude, exil, nostalgie, humour et espoirs — comme dans ce qu’elles laissent pudiquement hors champ.
Un beau voyage immobile. (Critique faite par Cécile Mury)

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